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Thierry Le Moign

 


Vit et travaille à Nantes
Né le 12/06/1949 à Felletin, Creuse.
Arrive à Nantes en 1956
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1966
A 16 ans j'ai vraiment commencé à peindre. J’ai alors exposé quelques toiles en 1967, rue de la Juiverie, à Nantes. Mes influences étaient chez les surréalistes, André Breton et consorts. Puis il y eu Mai 68, j'étais en terminale et je me suis retrouvé à la Fac avant d'avoir mon bac pour bien entendu aider à libérer les étudiantes de la Bourgonnière de l'emprise du concierge. Quelques jours avant Noël 68, j'ai pris mon baluchon et je suis parti en stop pour les Indes avec 70 francs en poche (environ 10 € de maintenant). Dans l'esprit "Sex, Drug and Rock'n Roll", il y avait en moi le militantisme et la revendication de la liberté totale de l'utilisation de son propre corps. Aussi ai-je laissé pousser mes cheveux le plus long possible, me suis-je défoncé avec diverses substances et ai transformé mon apparence avec des colliers, des bagues, du henné, du khôl aux yeux, des pantalons pat d'ef, des tuniques afghanes, des santiags à bascule; bref j'étais devenu un beatnik, un hippy et tutti quanti. J'étais grand fan d'Antonin Artaud, genre "le vrai théâtre, c'est la vie elle-même". Dans la foulée, j'ai parcouru milles kilomètres pied nu, sans papier ni money avec juste une étoffe sur les fesses entre Delhi et Ahmedabad. Et une bonne centaine pour aller au royaume de  Chitral au Cachemire Pakistanais au temps béni où les talibans étaient absents de la vallée et ou les jeunes filles portaient des robes à décolleté genre bavaroise.
C'était un peu le début du body-art, mais aussi du street-art: j'étais un phénomène visuel qui éclatait parfois la grisaille du métro à 6h du mat en revenant du "Rock'n Roll Circus" (où Jim Morrison a fait son O.D.) ou de l"Open One" durant l'hiver 1971.J'étais aussi le phénomène visuel qui se retrouvait en garde à vue vingt fois par ans juste pour apparence non conforme (maintenant on dit le faciès).


1970
Pour la peinture, il ne me reste pas grand-chose de mes œuvres et pas du tout le meilleur hélas. Quand je suis revenu d'Inde un an et demi plus tard, j'ai appris qu'un copain avait organisé "un feu d'art " sur la plage de Pornic avec mes œuvres (et s'était suicidé quelque temps plus tard en sautant du haut de "la Cité Radieuse" du Corbusier). Autre exemple, en 1971 j'avais organisé une expo d'une vingtaine de toiles dans une Galerie rue St-Denis à Paris, quand je suis retourné pour récupérer les toiles un an plus tard, il n'y avait plus de galerie... Donc si vous trouvez un jour des toiles signées: "Le Moign" ou" Vaga" ou "Iboz", faites-moi signe. (Pareil pour une série de gouaches que j'ai perdue dans la gare de Belgrade en revenant d'Athènes en 1972 (Athènes où je fus interdit de passeport par le consul de France en place chez les Colonels Grecs, je ne le récupérerai qu'avec l'accession de Mitterrand au pouvoir en 81)). J'en ai aussi détruit des toiles moi-même, par paranoïa ou en repeignant par-dessus. Quelques-unes furent achetées par des particuliers (pas bien chère et puis ça dépend du contexte: par exemple au zonzon une cartouche de clops est un bon prix pour une gouache, il y a aussi une infirmière de l'hôpital psy de St-Jacques à Nantes qui m'a acheté un tableau pour une bouchée de pain: c'était son portrait pour lequel elle avait posé en huis-clos dans une cellule capitonnée d'un service où j'étais enfermé suite à une O.D.)

bibi-1975

1975
J’expose deux toiles au Musée des Beaux-Arts de Nantes dans l’expo "Rencontre d'Octobre-Bretagne 75" avec le concours des "Amis des Beaux-Arts". L'une s'intitule "Tournesol", l'autre "Jeune fille espérant n'avoir jamais à mettre les pieds dans un commissariat de police". La peinture a toujours été pour moi une sorte d'introspection, pour cela je réalise souvent des portraits imaginaires. En 1976 je me mets à la photo. J'essaye diverses techniques: les virages couleurs chimiques, la photo en infra-rouge, la solarisation, tout ce qui pouvait faire un peu psychédélique...Je me fais tatouer, (méthode artisanale: noir de fumée et deux aiguilles à coudre attachées par un fil sur un petit manchon de bois), un ange faisant un bras d'honneur sur l'épaule droite et un diablotin tirant la langue sur l'épaule gauche. Je me perce l'oreille. Je continue ma vie de bohème (et de junkie) à travers l'Europe jusqu'en 1978. Là je décide de reprendre ma vie en main, j'arrête de me défoncer et de vivre au jour le jour, je passe une équivalence de bac (DAEU) et je m'inscris en Fac de Psycho à Nantes.


1985
J'obtiens un DESS de Psycho-Clinique (option Psychanalyse Institutionnelle et Toxicologie, oui, oui, mes neurones n'étaient pas mort). Durant cette période je constate un rush dans le monde de l'art pour la photo de peintures sur corps. (Voir par exemple le livre “A fleur de peau” de Diakonoff (éd.: Page/Guépard- 1980)). Je réfléchis et me vient l'idée de réaliser des photos d'écritures sur corps, ce que personne n'avait vraiment exploré jusqu'à cette date. Là-dessus je passe l'année 1985 à écrire des textes improvisés sur le corps de mes ami(e)s et amantes.
Dans ce mode d'expression, le problème est de choisir entre la prédominance du texte ou de l'image, car le corps est en trois dimensions et l'écriture, pour être lisible, en deux. L'autre problème, c'est que l'on écrit en général à quelqu'un quand il est absent, pas quand il est présent et même tellement présent qu’il est nu et qu'on le touche pour écrire dessus au pinceau (calligraphique et à l'encre de chine) et que le trouble s'installe, l'émotion irradie, la concentration s'amollit et l'orthographe part en quenouille. A qui m'adressai-je? Je fis des essais et optai finalement pour la prédominance du corps sur le texte. Dans l'utilisation actuelle de ce mode d'expression, l'accent est mis plus sur l'écrit pour exprimer en général un slogan ou une revendication.
Après quelques dizaines de péloches, des heures et des mois de chambre noire, de vapeurs de révélateur dans ma cuisine mal aérée et plusieurs boites de tirages, j'ai déboulé un jour dans le tout Paris artistique, montrant mon travail à un maximum de personnes, en un maximum de lieux. Je suis allé dans les maisons d'éditions littéraires comme Albin Michel (où je fus très bien reçu bien que ce ne fut pas le lieu approprié), aussi bien qu’à Charlie Hebdo où, en cinq minutes j'étais devenu le barman de l'équipe Choron and Co et où j'ai montré mon travail à Cavanna, jusqu'à tomber sur Jacques Damase de la Galerie de Varennes qui me conseilla d'aller voir Mario Toran à Nantes de sa part. Mario Toran était le directeur de la DRAC de la région, mais aussi au niveau national. Grace à Mario, deux mois plus tard, j'exposais mes photos au Musée d'Art Moderne de l'Abbaye Sainte-Croix des Sables d'Olonne avec des articles dithyrambiques de Didier Semin et Michel Nuridsany dans Art Press. Et aussi un très bel article de Pierre Giquel dont j'admire l'œil et la plume.
J'étais enfin arrivé à la reconnaissance de mes pairs et des professionnels. Je rencontrai des VIP de la photo comme Jean-Claude Lemagny (conservateur des bibliothèques, en poste au département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France de 1968 à 1996) auquel je confiai quelques tirages. J'allai voir Christian Caujole qui s'occupait de la photo au journal "Libération" et qui publia une de mes photos le jour de la fin du courrier des lecteurs géré par le regretté Alain Pacadis (journaliste et nightclubber).
Mais, le destin est ainsi, il y eu des couacs rédhibitoires: un très gros problème de com m’est tombé dessus au niveau des mass-médias pour lesquels je me pris sévèrement les pieds dans le tapis. A cette époque lointaine où internet n'existait pas, les médias papier étaient vraiment importants pour asseoir sa notoriété. J'avais obtenu l'aval des deux grands médias de l'époque concernant la photo: les revues “Zoom” et “Photo” pour publier un portfolio. J'allais être tiré à deux fois 400 000 exemplaires le même mois! Les circonstances voulurent que je rencontre dans le même temps une éditrice, Françoise Harmel, (une amie à J.J. Pauvert) qui me fit miroiter la publication d'un livre avec une demande d'exclusivité. Le mot “exclusivité” fit tilt dans ma tête d'honnête homme et je suis retourné à “Photo” et à “Zoom” récupérer mes tirages. Le lendemain, me rendant compte de mon erreur, je suis retourné les voir pour leur redonner mes photos et là, bien sûr, ils me dirent non, genre “il faudrait savoir ce que vous voulez...”. Quinze jours plus tard, (juin 1986, si ma mémoire est bonne) paraissait dans "Photo" des photos d'écriture sur corps, mais pas de moi, d'une photographe qui avait tapé vite fait une péloche. Les boules...(Les artistes parisiens sont à l'affût de la moindre nouveauté pour combler leur manque d'inspiration). La scoumoune n'est pas un bon truc pour un artiste (voir par exemple la biographie de l'écrivain Sigismund Krzyzanowski récemment dépoussiéré de l’oubli quasi total). 
Une catastrophe n'allant pas sans une autre, je me suis retrouvé incarcéré pour plusieurs mois à cause d'un problème cannabique. Pour effectuer mon travail photo, n'ayant pas d'argent, ni de mécène, ni de travail salarié (dur à trouver avec un CV de beatnik errant) je m'étais auto-sponsorisé en dealant... A peine arrivé sur la scène artistique, j'ai disparu dans les limbes pour de très longs mois (cher payé pour un truc qui sera légalisé d'ici peu et qui n'a jamais intoxiqué léthalement quiconque)...Avec en plus une amende de 600.000 francs pour m'aider à refaire ma vie. Et pour couronner le tout, un cambrioleur, que je ne remercierai pas comme G. Brassens (à qui son cambrioleur avait tout pris sauf sa guitare), le mien n'a pris QUE mon appareil photo Mamiya qui m'avait coûté la peau des fesses et la joie de la famille pandores et des gabelous réunis.... Je n'ai jamais eu les moyens de m'en racheter un autre (surtout vu les prix des moyens formats numériques actuels, ce n'est même pas la peine d'y penser: exemple: 49.000 $ pour le “Phase One XF 100 Mp”, boîtier nu sans objectif bien entendu, mais ne nous égarons pas). La photo est un sport qui demande quelques moyens. D'un autre côté, les vapeurs de produits photos, révélateurs, fixateurs, au fond de ma cuisine mal aérée ne sont plus d'actualité, c'est trop toxique au bout d'un moment. Dernier détail amusant: je venais juste d'obtenir une aide financière de la DRAC de Nantes: elle a filé directement dans la poche des gabelous qui sont venus avec moi à la banque solder mon compte (je me demande encore si c’était légal. D’autres douaniers sont venus me voir 10 ans plus tard pour faire un deal, ceci au bistrot en face de la gare de Nantes : Ils me proposaient de payer 200 francs par mois pour solder ma dette, j'ai proposé 100, nous conclûmes à 150 ; si on fait le calcul, cela fait un remboursement sur 400 ans). La prescription douanière étant de 30 ans, elle vient juste d'arriver à expiration.
Je pense que mon travail d'écriture sur corps a eu un impact réel sur le mode d'expression artistique de l'époque. Dans les jours qui suivirent mon tour parisien, est apparue une photo de Coluche dans Charlie-Hebdo (où j’étais passé) où il est accoudé sur le cul d'une fille sur lequel est écrit: "Boom!" (Allusion subtile aux différents sens du mot "pétard") aussi bien qu'est apparue la célèbre vache "Milka" dans un autre registre de la communication. Car ce fut le monde de la pub qui prit le plus acte de ce moyen d’attirer l’attention sur une marque (surtout des parfums).
Un an plus tard, le cinéaste anglais Peter Greenaway sortait “the Pilar book”, film entier consacré à l'emploi de la calligraphie sur corps (qui fit un bide. Il aurait écrit en anglais, au lieu de japoniser, ça aurait peut-être mieux marché. Son film était juste esthétisant (c’est normal, c’est un dandy)). Tout récemment, début 2016, il y eu une expo de photos de femmes de G.I. américains avec des textes touchants de femmes, angoissées par la guerre et la possible mort de leurs hommes, écrits sur leur dos nu. Superbe. Références : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/10/23/plein-le-dos-des-femmes-de-soldats-americains-se-denudent-contre-les-blessures-de-guerre/
Encore plus récemment des infirmières ont attiré l’attention sur leur condition avec un calendrier actuellement en vente, voir : http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/pontoise-des-infirmieres-posent-nues-pour-alerter-sur-leurs-conditions-de-travail-7786413664 .Photos infirmières Pontoise, 2016
Ce travail a eu aussi une incidence à long terme sur le mode de l'expression politique avec les Femens qui ont bien compris l'impact des mots sur leur nudité poitrinaire. Je ne parlerai même pas de la pub pour les parfums qui a employé le truc à foison. Dans mes recherches sur ce thème, j'ai découvert que parmi les toutes premières photos, dans les années 1870, se trouvait une photo d'écriture sur corps.
Pour ma part, mon mode d'expression se voulait et se veut ludique (à l'opposé de "la colonie pénitentiaire" de F. Kafka). J'ai trouvé une vieille référence littéraire concernant l'écriture sur corps qui me correspond mieux: cela se trouve dans "L'art d'aimer" du poète latin Ovide, écrit y a 2000 ans, autour de l'an 1, où il conseille aux femmes voulant tromper leur mari sans se faire surprendre d'écrire l'heure et le lieu de rendez-vous sur le dos d'une servante et d'envoyer celle-ci à leur amant.
A ma sortie de “l'hôtel d'Amérique”, Mario Toran était mort, les commissaires d'expo me tournaient le dos pour ne pas être mouillés car ils étaient un peu client, et risquer leur carrière à Beaubourg. J'avais une expo qui était programmée à Nantes et qui fut annulée. L'histoire étant celle-ci: Je devais exposer mes photos dans une salle de " la Maison de l'Avocat", mais le nouveau bâtonnier élu qui devait s'en occuper était de gauche et se faisait accuser par celle de droite d'exposer sur leurs augustes cimaises un prisonnier, soit un délinquant...Donc la "Morale " prit le pas sur l'Art. Autant brûler "Voyage au bout de la nuit" de Céline dans ces conditions, ainsi que les poèmes de Villon (lire à ce sujet le livre de Jean Teulé: "Je, François Villon"), les livres de Jean Genet le bagnard, ceux de A. Rimbaud le trafiquant d'armes, etc....
Au final je n'ai jamais exposé ces photos dans ma ville jusqu'à aujourd'hui, bien que quelques photos miennes se trouvent actuellement dans les collections du FRAC et de l'Artothèque de Nantes. C'est d'ailleurs pour réparer cela que je me démène actuellement tant qu’il me reste un peu d’énergie.
Par la suite j'ai réalisé d'autres travaux, notamment de grands collages de mes écrits découpés en formats triangulaires, format peu usité en photo, que je n’ai jamais exposés. C’était un peu mon testament photographique. J’avais réalisé ce travail sur le sol du hangar des Chantiers Dubigeon (où se trouve maintenant l’éléphant des Machines de L’île) en même temps que la troupe des « Royal de Luxe » y préparait leur prochain spectacle à grands coups de pétarades de leur artificier (artificier un peu foldingue et chantier où mon père fut ingénieur jusqu’à leur fermeture). Ces collages ont un peu souffert d’être restés des années dans un grenier, mais sont encore présentables, je pense. J’ai aussi réalisé ma série des "Nombrils", (j'avais sans doute besoin de me recentrer, car j'étais un peu commotionné par une contention prolongée). Les idées autour de ça étaient quelques réflexions sur le dessin de l'homme de Vitruve (l'homme géométrisé) de Léonard de Vinci. (A votre avis, où sont centrés le cercle et le carré?)- La réflexion aussi que tous nos objectifs photos sont circulaires mais produisent des images rectangulaires. Enfin que le nombril ne nous relie pas à notre mère mais à notre propre placenta, c'est à dire à nous-même. Et puis, je le redis, j'ai toujours été fan d'Antonin Artaud, notamment de “l'ombilic des limbes”.
L’aplat ventral me servait de toile de fond pour bidouiller quelques installations comme celle du "Mikado", ce jeu où il ne faut pas trembler pour attraper une baguette: le ventre bouge avec la respiration. Et cela pose un petit problème au photographe qui fait de la macrophotographie: il y a peu de profondeur de champ en macro, aussi le modèle devait bloquer sa respiration, ainsi que le photographe la sienne, pour ne pas bouger et que le cliché soit net. Nous faisions de l’apnée en duo.
Anecdote déplorable: durant le vernissage des « Nombrils », une amie maghrébine m'a fait la joie et l'honneur d'effectuer une danse du ventre, nombril à l'air. Elle fut persécutée pour cela par ses coreligionnaires pendant des mois, perdit dix kilos et sombra dans la dépression. En ce monde, la nudité pose plus de problèmes que la guerre, c'est vraiment con. L’écriture sur corps pose la même problématique : voir les procès que se tapent les Femen pour avoir montré leur poitrine sur la place publique.
J'ai embrayé sur un délire sur le pain: le "Lapin Tur", sans lésiner sur les croûtes de "Pain Tur ou Dur", (sont-elles meilleures à l'huile ou à l'eau?). Une reprise de pinceau qui me turlupinait. En fait la peinture me rend un peu fada. J'ai à peu près tout détruit, sauf quelques restes. (J'(ai des montés sociétales paranoïdes, souvent je détruis mes toiles par peur du retour de l'inquisition, ainsi une toile grand format où je représentais un christ en croix, la croix allongée sur le sol, tête en bas de la toile, pieds vers l'horizon, et une jeune fille à califourchon sur le Jésus, enfourchant le Jésus en question. J'en ai fait des cauchemars terribles. L'autocensure est une chose abominable : j'ai cette photo rigolote d'une mise en scène de fellation par une amante qui avait mis un dentier de vampire de farce et attrape, c'était “la turlute du vampire”, mais je n'ose la montrer de peur qu'on la reconnaisse, (voir plus haut ce qui est arrivé à mon amie maghrébine). Puis je me suis amusé avec la petite série fun des photos "Femmes sur le Trône" (aussi dite les "Pissouses") un peu potache comme idée, mais pourquoi se priver.

Isa
1998-Isabelle
J'ai réalisé cette belle installation "In saecula saecularum", dans la péniche "le Nautilus" de Jean-Dominique Billaud. J'étais dans l'esprit des “Fleurs bleues” de Raymond Queneau avec Cidrolin et le Duc d'Auge, (voir un aperçu de l'expo à cette adresse: http://www.thierrylemoign.fr/in-saecula/in-saecula.html). Claude Allemand Cosneau avait apprécié cette expo (et m'avait proposé de la recontacter pour m'aider, peut-être le ferais-je si elle est encore active, je n’avais même pas réalisé quelle était une VIP de l’Art, quelques mois plus tard, elle devenait la directrice de la FNAC en 2001); Pierre Giquel s'était fendu d'un bon texte dans la revue "303" Mais l'écho n'alla pas plus loin. La galerie n'était pas connue et finalement, en province, il n'y a que les galeries institutionnelles qui ont les moyens de déplacer des médias et des critiques influents. Je me suis heurté au problème des installations, (et aussi des encadrements et des grands formats): il faut avoir de l'espace pour les stocker, ce que je n'ai jamais eu, (je n'ai jamais eu les moyen d'avoir un atelier. (Dernièrement j'ai visité celui de Gustave Moreau à Paris, ça vaut le coup d'œil, genre deux grandes pièces de 150 m carrés chacune avec 5 m de hauteur de plafond pour la première et 3 m pour la 2ème, plus 2 étages de commodités en plein Paris ( 14, rue de la Rochefoucault, 75009)). Aussi n'ai-je point récidivé, pareil pour la sculpture (j’en avais réalisé une grande en verre et résine avec des personnages qui sortaient ou rentraient à moitié dans le verre dans une sorte de vol natatoire. Elle fut achetée par une jeune avocate qui la cassa en déménageant. Ca déprime.)

famille
2000- 2017- Ma petite famille
A cinquante ans, l'an 2000 advenant sans que le monde disparaisse, j'ai quitté mon statut de Casanova de bistrot et suis passé de la récréation - création à la procréation. J'ai eu un fils et une petite famille qui ont pompé joyeusement mon temps et mon énergie avec ma plus entière acceptation de père au foyer jusqu'à maintenant où le fiston est advenu ado et où je compte à nouveau m'extérioriser et réhabiliter mon œuvre avant la fin des haricots.
Thierry Le Moign
Le 29/05/2017 à Nantes